mardi 4 octobre 2016

Prix de Landerneau : Insouciance de Karine Tuil




L’insouciance, Karine Tuil



Mes impressions de lecture : 

Dès les premières lignes, Karine Tuil nous poignarde en plein cœur, nous mitraille d’émotions, nous empêche de poser le livre, de fermer les yeux… 

Un roman magistral aussi bien au niveau de la fresque sociale que des réflexions qu’il engendre. Karine Tuil peint le portrait de notre société, fait de clivages raciaux, sociaux, religieux… où le manque de communication accentue les croyances, les a priori, avec des élites qui ont tous le même parcours et qui semblent si éloignés de la réalité. 

L’auteure retrace le parcours chaotique de la vie de François, Marion, Romain, Osman…, ballottés par les ressacs de la vie ; ils sont tourmentés, trébuchent, chancèlent, chutent, se relèvent et parfois pas… finissant broyés par la grande roue de la violence primaire et qui semble insoluble, comme si le mal absolu était et faisait partie intégrante du génome humain.

Pour autant, il faut vivre, avancer, respirer, aimer. Prendre le risque de chuter… encore ?  De s’éteindre moralement lapidé ?
Dans cette société où pouvoir, ambition, performance, élitisme, force font la gamme. Comment résonner en harmonie avec elle sans s’y perdre ? Comment le traumatisé peut résilier l’impossible ? Comment peut-on encore lui faire confiance ?

Un tableau aussi terrible que pessimiste, mais qui permet une réflexion saine, loin de toutes pensées paresseuses…
Dans une société violente, dure, où chacun cherche une place, mais où toute empathie est bannie, est-ce qu’il ne reste aucun espoir ?
Si, nous répond Karine Tuil, il reste l’altérité…
Et il reste aussi l’Amour, la nature, la divine grandeur des petites choses de la vie… 

Merci pour ce roman… 
Un énorme coup de cœur ! 


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