Présentation de l'éditeur :
« Une version moderne des grands films de sabres de Kurosawa. »
K.W. Jeter, auteur des Machines infernales.
On disait éteinte la race des
griffons, ces créatures mythiques menées par les danseurs d orage.
Pourtant, Yukiko et son père reçoivent l'ordre d'en capturer un pour le
cruel Shogun des îles de Shima. Contre toute attente, ils y parviennent,
mais Yukiko se retrouve perdue dans une forêt sauvage, avec pour seule
compagnie un griffon mutilé qu'elle nomme Buruu. Unis dans l'adversité,
la jeune fille et l'animal s'entraident. Yukiko serait-elle la véritable
danseuse d'orage, ultime espoir du peuple ?
Biographie de l'auteur :
Jay Kristoff vit à Melbourne. Sa trilogie de La Guerre du Lotus,
qui a créé l'événement à sa sortie, sera publiée dans plus d'une dizaine
de pays. Le premier volume, Danseurs d'orage, a été unanimement salué
par le public et nommé pour de nombreux prix.
Ma note : 6/5
Attention, chef d’œuvre !
«C’est
un chef-d’œuvre de la littérature fantasy, un mélange de steampunk avec une ambiance
digne de Princesse Mononoké !»
Après
avoir chevauché dans la tempête, au travers des éclairs et du ciel en feu, au
côté de Yukiko, la danseuse d’orage, Arashi-no-odoriko, j’ai l’honneur de vous
annoncer que Stormdancer est un chef-d’œuvre de la littérature fantasy !
J’ai
su dès les premières pages que j’avais affaire à une plume, une vraie, un
conteur, un poète hors norme et un visionnaire qui utilise l’encre d’un
arc-en-ciel, et quand j’ai refermé les dernières pages j’ai pleuré de bonheur !
Qui aurait cru que je rangerai le livre de JAY KRISTOFF sur mon étagère à côté
des immortels de SF et de fantasy, J.R.R. Tolkien, Robin Hobb, Georges R.R.
Martin, Aldous Huxley, Georges Orwell…
Vous
devez vous dire que pour comparer cette dystopie auréolée de steampunk dans une
ambiance japonaise avec des créatures mythiques, à des monuments de la
littérature SF et fantasy, il faut de
sacrés arguments !
Le
tout premier et non des moindres est que son écriture est une magnifique prose.
Un extrait :
« L’onit
rugit et ils lui répondirent tandis que les éclats de rire du tonnerre
claquaient entre les nuages. La pluie chargeait le sol gorgé de sang en boue.
Les bruits de la bataille moururent peu à peu. Il ne restait que ça. Juste eux.
-
Moi.
Un éclair déchira le ciel, brûlant l’obscurité.
-
Nous. »
L’histoire
est juste magique ! On est envoûté du début jusqu’à la fin, quitte à faire
nuit blanche, à ce qu’il vienne hanter vos rêves, vous réveille en pleine nuit…
C’est un savant mélange d’ambiance
japonaise, « rétrofuturiste » où des guildiens en combi scaphandre aux
mécanismes complexes de tubes en métal et vapeur, évoluent dans une île, Shima,
où des samouraïs aux armures mécanisées servent un Shogun tyrannique. Le pays n’est
plus qu’un ciel rouge, les terres infestées de Lotus sanglant, transformant
tout ce qu’il touche en cendres. Il rend les terres infertiles, drogue la
population, pollue l’atmosphère, colore de sang des rivières. Shima n’est plus
qu’une boule de chaleur, ou règne puanteur, misère, malheur, la course au
carburant et au pouvoir !
On
pourrait presque le comparer à un roman d’anticipation, si Shima n’était pas
issue de l’imaginaire de Jay Kristoff. Cette île pourrait être comparée à l’avenir
de notre planète : le réchauffement climatique et la chasse au pétrole à tout
prix, même au prix de la vie, permettant malheureusement de faire le constat d’échec
de notre politique mondiale énergétique… Des espèces végétales et animales qui disparaissent,
des sites naturels détruits pour le profit, des peuplades déplacées, menacées,
abusées ; allant jusqu’à profiter du recul de la calotte polaire pour
créer des forages pétroliers ! Là aussi tout est possible dans l’île de
Shima, «le lotus doit fleurir » et à tout prix, y compris avec celui
du sang des Gaijins innocents, pauvres esclaves de guerre.
Le
tout saupoudré de renégats, de résistants qui ont renoncé à une vie d’honneur
pour le shogun qu’ils servaient pour embrasser une cause plus juste.
Là-dessus,
interviennent de mythiques démons, des légendes qui deviennent réalités, un
arashitora ou griffon qui porte le nom de Buruu, une fille charismatique du
clan du Renard, fille de Kitsune possédant le « Sçavoir ». C’est une quête
vers la liberté, le rêve de la fin d’une dictature et l’espoir d’un retour à
une vie faite de collines verdoyantes et d’air pur. Ils ne reculeront devant
rien pour commencer la révolution, la guerre contre le Lotus ; et cela
commencera dans le tome 1, par celui qui n’est pas digne du trône de Shima :
le shogun.
Que
vous dire de plus ? Sinon que j’ai vraiment été surprise d’avoir entre les
mains un livre si passionnant, aussi bien dans le style que dans l’imaginaire.
Les livres qui m’attendent doivent maintenant relever le chalenge de m’apporter
autant d’émotions et de bonheur ! En attendant, je trépigne, tape des pieds
et des mains, je harcèle Bragelonne, car JE VEUX LA SUITE ! Et MAINTENANT !
Décret signé par la sœur du Shogun «À cheval sur un livre » ! (Une
petite menace déguisée pourrait, peut-être, faire exaucer mon vœu plus rapidement ?)
Si
vous aimez la fantasy, les belles descriptions, les proses fluides et
poétiques, les aventures sur fond de quête idéaliste, les créatures mythiques,
les sabres, les épées, les batailles, les samouraïs, les héros haut en couleurs,
aussi fragiles qu’impitoyables, alors ce roman est pour vous !
Par
contre, je tenais à préciser deux choses importantes :
Les
amoureux du Japon ou les Japonais ne doivent pas s’attendre au respect de leur
culture dans la plus pure tradition. De très loin, Jay Kristoff les reprend. Il
utilise un vocabulaire, qui, quand on le connaît au travers du Shiatsu, ou du
grand Masunaga, on grince des dents à la vue de l’utilisation erronée des
termes « Chi », « Sama »
et bien d’autres… Cela ne m’a pas choquée outre mesure, car j’ai pris ces
termes comme l’auteur a bien voulu les définir, c’est-à-dire dans une dystopie
fantasy et imaginaire. Ces termes sont souvent une métaphore de leur signification,
par exemple : le chi qui est l’énergie vitale, entre autres, devient ici de
l’énergie, mais pas celle de la vie ; il est transformé en une métaphore
du pétrole et une énergie, symbole de la mort. Dès lors, je peux comprendre que
cela peut choquer des yeux et des oreilles sensibilisées à la vraie signification
de ces concepts si anciens et traditionnels. L’auteur aurait dû inventer un vocabulaire
approprié à son imaginaire, plutôt que de vouloir reprendre des termes à consonances
japonaises, il n’aurait alors pas froissé la susceptibilité de certains lecteurs
et aurait conquis un plus large public.
De
plus, afin que certains lecteurs ne soient pas perturbés par la lecture de mots
japonais qui ne font pas partie de notre vocabulaire quotidien, ils doivent impérativement
lire le glossaire à la fin du livre avant de commencer le roman ; ne
serait-ce que pour pouvoir le lire avec fluidité sans être tout le temps le nez
fourré dans le glossaire. Cette consigne aurait dû être évoquée avec plus d’habileté
quitte à la mettre au début du roman, cela aura permis de ne pas perdre des lecteurs
en cours de route.
Pour
les lecteurs, qui n’aiment pas les descriptions faites de couleurs, d’éléments,
qui détestent ressentir le vent dans leurs cheveux, eh bien… il faut qu’ils s’abstiennent
de lire des auteurs qui ont cette plume, comme on peut le retrouver dans la
lecture de nombreux auteurs de littérature classique, tel que Maupassant ou
Blazac, car ils seront déçus et ils n’auront pas le plaisir de lecture qu’ils
attendent.
Pour
les autres... Ruez-vous dessus ! Ce livre est un voyage vers le Bonheur et
un super cadeau à faire pour Noël aux amateurs de fantasy !
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