LE DERNIER DES
NÔTRES, d'Adélaïde de Clermont-Tonnerre:
Mes impressions de lecture :
le dernier des nôtres est
le premier livre que j’ai choisi de lire. Peut-être parce qu’il séduit outrageusement – tout autant que Rebecca, l’héroïne, envoute
Werner – par sa belle couverture en noir et blanc. Évidemment, le parcours impressionnant de
cette auteure laisse présager une plume construite et affirmée – normalienne,
un roman finaliste du Goncourt et lauréat de cinq prix –, et surtout je me suis
laissée guidée par les voix des sirènes qui résumait une histoire qui croise la
seconde Guerre mondiale et les années 70, tricotée autour du fardeau des
secrets et d’une romance qui prônait l’évasion dont j’avais présentement
besoin.
Lectrice amoureuse des
belles histoires, je me suis pelotonnée, mes chats en première ligne et j’ai céder
à l’appel irrésistible de Rebecca et Werner, qui m’ont conquis dès les 26 premières
pages, théâtrales, drôles et habillement construites. Puis, je me suis laissée emporter
dans une histoire attrayante, attachante et émouvante.
Cette auteure tisse l'histoire de Werner, jeune homme beau, Don Juan sûr de
lui, vivant dans le Manhattan des années Hippies, 1969, qu’elle entrelace à
celle d'un enfant né dans les ruines de la ville allemande de Dresde, en 1945. L’enfant
et l’homme ne faisant qu’un, il est rapidement confronté à un passé tourmentant,
dont les voiles s’envolent au fur et à mesure de sa rencontre avec une divine
cheville qui se transforme en histoire passionnelle avec Rebecca. Mais quand le
destin s’entremêle avec l’horreur incommensurable de l’Allemagne nazis, le pire
n’est jamais complètement révélé…
D'autres romans ont usé
la thématique du secret de famille lié à la guerre, ressurgissant des années
plus tard suite à un accident fortuit et, le risque était que le Dernier des
nôtres s’y perde, qu’il manque d’attrait, de piment, voir même qu’il trébuche
sur la facilité et le déjà évoqué, lu…
Pour autant, c’est avec
une très belle plume - que j’ai décortiquée avec bonheur – qu’Adélaïde de
Clermont-Tonnerre embarque le lecteur, le surprend, le foudroie même émotionnellement
– la description de l’enfer de Dresde m’a clairement fait visualiser des
passages écrits par Irène Némirovsky – De plus, elle nous implique avec brio dans le destin
de ses personnages.
On ne repose le roman qu’une
fois qu’il est achevé… Et que dire du style qui est un plaisir de tous les
instants, entre rires, émotions, tendresse mais aussi horreur, tristesse, enfer…
l’histoire s’articule en un crescendo que j’ai apprécié mais qui peut paraître
un peu dense arrivé au dénouement de l’histoire. On passe d’une atmosphère à une
autre, avec des personnages tout en dichotomie et qui trouvent leur opposé parmi
leur proche. Cela pourrait paraître trop caricatural et pourtant c’est,
subjectivement, ce qui fait la force du texte et qui lui permet de ne pas
sombrer dans la banalité. Les personnages sont haut en couleur, attachants, mêlant
l’humour et la verve de Walter et un Shakespeare canin absolument adorable. Un
roman où l’on plonge facilement et avec une certaine délectation, où l’on
voyage à travers le temps et qui nous laisse un goût d’achevé et de résilience
avec son dénouement…
Que je vous laisse le
soin de lire !