mercredi 22 octobre 2014

Ça peut pas rater ! Gilles Legardinier.

Sorti le 2 octobre 2014, chez Fleuve éditions.






Présentation de l’éditeur :
 
– J'en ai ras le bol des mecs. Vous me gonflez ! J'en ai plus qu'assez de vos sales coups ! C'est votre tour de souffrir ! Ma voix résonne dans tout le quartier. Et là, trempée, titubante, épuisée, je prends une décision sur laquelle je jure de ne jamais revenir : je ne vais plus rien leur passer. On remet les compteurs à zéro. On renverse la vapeur. Je vais faire payer ce fumier. Chaque joueur doit vous donner mille baffes. Je vais me venger de tout. Puisque aucun bonheur ne descendra d'un ciel illusoire, je suis prête à aller chercher le peu qui me revient jusqu'au fond des enfers. La gentille Marie est morte, noyée de chagrin. À présent, c'est la méchante Marie qui est aux commandes. À partir de maintenant, je renvoie les ascenseurs et je rends la monnaie de toutes les pièces. Les chiens de ma chienne sont nés et il y en aura pour tout le monde. La vengeance est un plat qui se mange froid et je suis surgelée. La rage m'étouffe, la haine me consume.



Ma note : 5/5 

Coup de cœur auteur !



Mon avis :




« Ouvrir un Legardinier, c’est comme découvrir une boîte de macarons aux couleurs de l’arc-en-ciel, on ne sait pas à quoi s’attendre, mais on se souvient que tout va être bon ! »



   Ma chronique atypique, ou lettre ouverte à M. Gilles Legardinier : 



   On ne peut pas chroniquer un nouveau roman de Monsieur Legardinier de la même façon que pour un autre livre. Avec cet auteur on ne peut qu’écrire instinctivement, de façon aussi libératrice que le sont ses mots. C’est le moindre des respects qu’on lui doit ! Alors pour ne pas faillir à cette règle, je vous écris tout ce que j’ai sur le cœur, surtout après cette lecture qui m’a encore valu quelques procrastinations. Avec Gilles Legardinier remettre à plus tard le ménage, les papiers, le repas, se planquer entre la fourche, le cheval et le fumier, version :

   
   ─ « si…si… je bosse dur là, même que je cure le box du cheval, tu ne le vois pas ? ». 


   Le plus drôle reste quand même, la promenade quotidienne des deux lévriers qui ont menacé de dépecer vivant le joli minou blanc pour en faire leurs quatre heures, si je les oubliais au profit de cet immonde greffier aux yeux verts. J’ai donc capitulé. Les crocs d’Idaho n’auraient laissé que peu de chances de survie à la jolie Marie et là, j’aurai été responsable d’un énième échec amoureux et par ma faute ! Elle n’aurait pas survécu, car au lieu de trouver l’amour, elle aurait connu les quenottes aiguisées de mon bébé greyhound… Je me suis donc sacrifiée, j’ai risqué ma vie en les promenant, livre en mains. Oui, il ne faut pas rêver ! Je ne pouvais pas le lâcher ! De ma vie, il en dépendait ! D’accord, je me la raconte un peu, comme une héroïne shakespearienne qui aurait trop joué à maître Yoda dans un jeu de Star Wars ! 


   Vous vous rendez compte de l’état dans lequel on est quand on vient de finir un Legardinier, on est bon pour l’hospitalisation d’office en psychiatrie ! Bref, je poursuis ma diatribe. J’étais donc en train de marcher le long du chemin de terre cahoteux, mes pas crissaient sur le tapis de feuilles abandonné par les peupliers sauvages et argentés du marais, et j’étais en train d’aider Marie à coller la raclée de sa vie à l’autre affreux cloporte de Notelho. Soudain, je me suis surprise à donner, moi aussi, une déculottée, même Bruce Lee aurait été jaloux, à une colonie d’affreuses limaces, la mère Velme en premier. Hum… quel bonheur ! Cette Vilaine qui n’a jamais pu cocher de sa vie, la case sexe féminin sur un document, car elle a autant d’œstrogènes et d’empathie pour un être humain qu’un cafard faisant les poubelles. Elle se nourrit des autres dans la mesure où ils lui permettent de conserver son haut poste dans l’administration, pour s’acheter les dernières superbes bottes hors de prix, espérant qu’elles lui donneront l’allure, l’élégance et l’assurance qu’elle n’aura jamais, car elle est bête et méchante. 


   Mais ma catharsis n’allait pas s’arrêter là ! Pendant que mes lévriers lutinent comme des petits fous à poursuivre des lapins invisibles dans les herbes hautes, moi j’éclatais l’horrible petit tailleur bleu d’une SS en jupon, plus horrible encore qu’un geôlier de goulag sibérien. Cette immonde raclure féminine ayant comme fonction de mettre KO des femmes, les maintenir sous pression, manipulant, menaçant, intimidant… Tout est bon pour le service et surtout ne lui parlez pas du Social, c’est sa fonction première ! David contre Goliath, sauf que C’est Goliath qui a gagné ce jour-là ! Et elle a rajusté sa minable petite veste boudinant son orgueil, car au « touché-coulé » du jeu de paume de la culpabilité, c’est moi qui ai gagné ! 


   Puis d’autres vilaines et vilains ont suivi le même traitement, quel soulagement ! Car même si le pardon existe, il n’excuse pas les actes et les méchancetés insipides, gratuites. Il ne change pas non plus le fait que l’on a le droit d’être humain et de se lâcher ! Moi, je dis OUI à la thérapie Marie et ça peut pas rater !


   Alors que je croyais mes blessures cicatrisées, Maître Legardinier a encore frappé et j’ai achevé une thérapie, la mienne. Je le remercie, ainsi que toutes les planches en bois pour avoir délicieusement achevé toutes les raclures de parasites humains qui se nourrissent en faisant le malheur autour d’eux. 


   Voilà, aujourd’hui vous n’aurez pas une chronique ordinaire, vous aurez juste ma profonde admiration pour cet auteur, ses romans sont plus que de simple histoire, ils racontent la vie dans ce qu’elle a de plus beau et affreux, mais il n’en garde que les rayons de soleil, laissant les ténèbres entre les mains de quelques morceaux de bois. 


   Même la façon dont on achète le dernier Legardinier est une aventure à elle seule ! Souvent aux prises avec les vicissitudes du quotidien, le caddie dans une main, le flacon de lessive dans l’autre et l’esprit en train de se rappeler la liste des courses une nouvelle fois oubliée dans un recoin de la maison, qu’un extraterrestre découvrira dans un millier d’années tel un Graal qui s’appelait « côte d’or aux noisettes et non surtout n’achète pas de ces horribles petits florentins ! », j’erre dans les rayons prédéterminés à ruiner le pauvre consommateur avec leurs étiquettes promotionnelles tapageuses. Sauf que le seul rayon qui échappé à leur vigilance est bien celui de la lecture, comprenez-moi, à l’Intermerdier de mon village, entre le rayon légumes et celui des charentaises, se trouve des étagères sans rangement, sans offre, sans bon de réduction, celui des derniers romans. Eh bien, ils se débarrassent de cette matière visiblement peu intéressante pour leur rentabilité en posant presque à même le sol des nouveautés, là où d’habitude figurent les « €CO+ », comme des gueux mendiants sur la place publique. C’est là que je vais me ressourcer quand je subis l’épreuve des courses, après avoir bataillé avec ma conscience et mon porte-monnaie, vaillamment occis la société de consommation en épluchant les étiquettes, je sors de l’arène pour enfin respirer. Seul ce rayon abandonné à sa fonction brute m’apporte un sentiment de paix, de n’être plus une marionnette dans un monde cupide et cruel. 


   Ce jour-là… Eh oui ! Revenons à nos moutons, car j’aurai la tendance « apiesque » de semer mes pétales comme mes pensées au gré du vent. Ce jour-là, mes humeurs étaient si noires qu’elles m’auraient valu une saignée de plusieurs litres entre les mains d’un charlatan, et alors que je pestais contre d’autres tout aussi démoniaques, une magnifique première de couverture carmin, son rideau de théâtre mettant en valeur un adorable minet couleur-neige. Surprise, je saute de joie, laissant caddie, sang et autres flasques moroses sur le carrelage aux brèches aiguisées d’intermerdier ; je crie sans retenue, spontanée, vibrante telle Ève devant la pomme interdite : 


   ─ « Chouette ! Le dernier Legardinier ! Quelle belle journée ! Oh ! Qu’il est mignon le minou ! » 


   Et tout ça d’une traite, le caddie qui part valser, les cheveux qui s’éparpillent autour du chignon, les yeux qui lancent des éclairs de joie… Honte ? Même pas… Car les gens qui sont autour de moi, sans doute morts à force d’être saignés par les nombreux scalpels qui les entourent, ne remarquent rien. Vides, ils sont tristement vides. Tant pis pour eux, mais je lance quand même une bouée à la mer et installe tranquillement chaque roman de M. Legardinier sur les étagères. Je me recule, et observe : 


Tout à coup, c’est Noël, le rayon brille de mille feux, rouge, or, blanc et vert ! On pourrait même voir clignoter la banderole « ça peut pas rater » ! Ah ! Quand je vous disais, que l’arrivée d’un Legardinier c’était comme un matin de Noël ! Eh bien, pour une fois à Intermerdier, ils feront le rayon « au bonheur de Noël » en avance et pour la bonne cause : donner de la joie aux gens et pour un prix, ni promotionnel, ni repris, ni échangé, juste pour le plaisir de partager des émotions !



   Merci Monsieur Legardinier, continuez de profiter de votre famille, et à bientôt j’espère lors d’un salon du livre ! Je vous promets de ne pas envoyer mes lévriers avec moi, ils risqueraient de vous voler la vedette ! 


   Quant aux lecteurs, pour une vraie chronique, vous n’en avez pas besoin… Lisez-le et vous irez mieux ! 


Ps : Merci pour les quelques pages "Et pour finir...", elles sont presque aussi attendues que le roman lui-même... Ah ! Et n'oublions pas la photo collector qui est absolument à conserver en cas de désintégration de l'espèce humaine, celle-là montrera la voie !



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