lundi 16 juin 2014

Animale, Victor Dixen. Chronique YA.

Sortie le 22 août 2013, chez Gallimard Jeunesse.


Grand Prix de l'Imaginaire 2014 !

Présentation de l'éditeur :

Et si le conte le plus innocent dissimulait l’histoire d’amour la plus terrifiante ?

1832. Blonde, dix-sept ans, est cloîtrée depuis toujours dans un couvent perdu au cœur d’une forêt profonde. Pourquoi les sœurs l’obligent-elles à couvrir ses cheveux d’or et à cacher sa beauté troublante derrière des lunettes sombres ? Qui sont ses parents, et que leur est-il arrivé ?
Alors qu’elle s’enfuit pour remonter le fil du passé, Blonde se découvre un versant obscur, une part animale : il y a au cœur de son histoire un terrible secret.

Une héroïne inoubliable, une traque haletante, un amour fou.

Victor Dixen emporte le lecteur depuis les pays nordiques jusqu’aux caves secrètes du Vatican, dans une réinterprétation envoûtante du plus énigmatique de tous les contes.


Ma note : 5/5 



Mon avis :




"Une merveille, un bijou ! Mon coup de cœur des romans jeunesses de l'année 2013 ! "

Je tenais à préciser que c'est grâce à des livres de cette qualité que mon envie de créer un blog littéraire a pris vie. 


Cette chronique ne comportera pas autant de détails que les récentes, car j’ai lu le livre à sa sortie et je n’ai plus la fraîcheur des émotions suscitées. Néanmoins presque 10 mois plus tard, je me rappelle du déroulement du livre, où chaque scène est ancrée dans mon imaginaire avec force 3D ! 


Au début, le prologue surprend… agréablement, Victor Dixen nous plonge par petites touches dans la bataille de la Bérézina, où en quelques paragraphes l’odeur du sang mêlée à la morsure de la neige nous emporte dans l’un des plus grands carnages des campagnes napoléoniennes, et le tout saupoudré d’une plume qui vous fait vibrer et relève le niveau ! Merci Gallimard Jeunesse pour ses choix qui sont souvent de qualités littéraires certaines et soutenues ! 

Un extrait : 

«  Il neigeait.

Mille sabots martelaient la terre depuis l’est fatal, faisant trembler la poudreuse autour des campements à demi abandonnés. C’était la rumeur des cavaliers casaques qui arrivaient sabre au clair, prêts à éventrer, égorger, taillader ceux qui avaient osé fouler le sol russe, respirer l’air russe. Le fait que l’on n’y vît pas à dix mètres rendait l’approche de la faucheuse plus terrible encore : elle pouvait surgir n’importe où, à n’importe quel instant, pour récolter sa moisson. Les malheureux qui allaient disparaître se cherchaient à tâtons dans le blizzard, afin de sentir un peu de chaleur humaine, une dernière fois, de murmurer ou d’entendre une prière – et dire que l’on prétendait que le paradis était blanc ! »

Au-delà du fait que M. Dixen respecte son lecteur avec une très belle plume, l’histoire est à la fois romantique, fantastique et siège dans un contexte historique qui emporte le lecteur très loin de son quotidien. Les personnages sont travaillés et laissent un souvenir doté de nombreux détails. Les héros principaux sont touchants et les énigmes qui rôdent autour d’eux se dénouent au fur et à mesure de l’histoire. Si certaines sont sans surprise, d’autres l’ont été beaucoup plus et m’ont bluffée, et par respect pour votre plaisir de lecture, je n’en dirai pas plus !


J’ai eu deux seuls regrets, un prologue trop court, mais rattrapé par le prélude (merci !) :

gratuit sur le site de l'auteur


J’aurai aussi aimé que l’histoire des parents de Blonde soit plus développée, ceci dit le roman devait sans doute respecter un certain nombre de pages pour l’édition. Si cela a été le cas, c’est bien dommage…


Au cours des derniers mois de mes aventures bihebdomadaires dans les librairies Brestoises, j’ai dû ruser pour faire apparaître Animale aux premières loges, le trouvant à chaque fois isolé et perdu, alors que les promontoires ou les piles de livres de chez PKJ, R et autres avaient la part belle dans les rayonnages. Je me faisais un plaisir de le remettre sur le devant de la scène. Cependant, pourquoi il y avait si peu d’exemplaires disponibles ? Allez savoir… Il faudrait peut-être que les services commerciaux de Gallimard Jeunesse se penchent sur le problème, ou commencent à créer des promontoires cartonnés à l’emblème de leur futur best-seller s’ils veulent « appâter » le lecteur.  


Je voulais aussi saluer la sublime couverture créée par Mélanie Delon.


Si vous ne l’avez pas encore dans votre bibliothèque, réservez-lui une jolie place, il fera aussi la part belle à vos enfants. Mon fils le présente demain à son école primaire pour son évaluation de lecture et le livre a déjà fait le tour de nombreuses petites mains avides de se l’approprier ! Si ça ce n’est pas un signe… ! J’espère qu’il sortira en poche afin d’être accessible à toutes les bourses.



  




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